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Étranger

Clément Arnaud, Curi Umberto
Date de parution 21/11/2025
EAN: 9791097497774
Disponibilité Disponible chez l'éditeur
La réflexion sur « l’étranger » est en passe, hélas, soumise qu’elle est à toutes sortes de vents idéologiques contraires, de devenir un lieu commun sans le moindre contenu jouant le rôle de talisman ou de sésame pour décerner un di-plôme tantôt de «... Voir la description complète
Nom d'attributValeur d'attribut
Common books attribute
ÉditeurCONFERENCE
Nombre de pages240
Langue du livreFrançais
AuteurClément Arnaud, Curi Umberto
FormatPaperback / softback
Type de produitLivre
Date de parution21/11/2025
Poids278 g
Dimensions (épaisseur x largeur x hauteur)1,30 x 13,30 x 20,00 cm
La réflexion sur « l’étranger » est en passe, hélas, soumise qu’elle est à toutes sortes de vents idéologiques contraires, de devenir un lieu commun sans le moindre contenu jouant le rôle de talisman ou de sésame pour décerner un di-plôme tantôt de « bien-pensance » abstraite assurée de se tenir du côté du bien, tantôt de « lucidité » et de « réalisme » dont il faudrait faire profession pour n’être pas submergé par ce qui n’est pas « nous ». Le bref essai d’Umberto Curi reprend les choses au niveau de sérieux qu’elles requièrent, en proposant une réflexion serrée sur la figure de l’étranger, sur son rôle ambivalent de menace et de don, et sur son caractère inévitable et fécond pour la définition de notre propre identité.Umberto Curi refuse de s’inscrire dans les pièges idéologiques dont nous sommes coutumiers ; il ne cherche pas à soutenir la thèse des partisans de l’accueil ou de ceux qui souhaitent fermer les frontières. Au contraire, à travers une analyse linguistique, philosophique et littéraire, partant du lointain pour arriver au présent, il nous invite à nous confronter à l’irréductible duplicité de cette présence qui a toujours existé mais qui, aujourd’hui, doit plus que jamais nous interpeller en raison des proportions que prend la mobilité humaine.L’auteur ne porte donc pas de jugement, mais propose de nombreux éclai-rages sur la signification profonde du concept d’étranger. On peut penser que ce type de travail a aujourd’hui une certaine urgence, par la foi lucide qu’il pro-fesse en ce que Hugo appelait cet « autre chose que nous tout près de nous » — et si « près de nous » que nous sommes engagés à nous penser nous-mêmes comme cet autre nous donnant d’être ce que nous sommes (Le Promontoire du songe, Paris, Gallimard, « L’Imaginaire », 2012, p. 25).Curi mène ce travail en partant du sens que les anciens attribuaient à la fi-gure de l’étranger, élaborant au fil des siècles de nombreux termes aux significa-tions multiples, en fonction de l’époque et de l’aspect particulier qu’ils voulaient souligner. C’est précisément en analysant les différents mots de la civilisation grecque (xenos, barbaros, etc.) et latine (hostis, ingenuus, perduellis, hospes, etc.) que l’on se rend compte des infinies nuances et significations sémantiques que la figure de l’étranger a acquises au fil du temps : l’étranger en tant que per-sonne étrange ; l’étranger en tant qu’ennemi, etc. Cependant, deux éléments sont omniprésents : le fait que l’étranger fait toujours référence à une figure autre que nous-mêmes, et le fait que cette figure entretient en même temps une relation avec nous, à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire.Mais l’analyse lexicale doit faire place assez vite à une autre, qui invite, par d’autres voies, à comprendre la complexité du sujet. Ainsi de la notion d’accueil de l’étranger, telle qu’elle a été interprétée par différentes pensées dont Curi propose des aperçus, de Platon à Freud en passant par Kant.Selon Platon, « il n’est possible de dire la vérité qu’en se confrontant au dis-cours de ceux qui sont étrangers à la communauté et qui entrent en communica-tion avec elle », tandis que Kant défend le droit de l’étranger à ne pas être traité comme un ennemi afin de garantir la paix perpétuelle. L’auteur, sur cette voie, analyse la pensée de Freud, à partir du concept d’« unheimlich », qui définit non seulement l’inquiétant, mais aussi la découverte de la duplicité d’un objet avec lequel nous entrons en contact, la découverte que le « moi » n’est pas unique, mais double, scindé en une dualité irréductible, égale et en même temps irréduc-tiblement différente de l’image reflétée dans le miroir, du double, de l’ombre. Inquiétante, c’est bien ce qu’est la conscience d’une ambivalence insurmontable, d’une unité qui n’est pas, ne peut jamais être simple, mais toujours inexorable-ment double. Ce sentiment puissant et difficilement descriptible exprimé par le mot « unheimlisches » naît de la découverte de la dualité dans l’unité, et donc du renoncement à toute image simplifiée ou toute représentation univoque.C’est cette dualité que Curi va chercher en se penchant sur la nouvelle de Camus, « L’Hôte », pour en souligner à nouveau l’importance, qui implique non seulement le caractère insoluble du problème, mais aussi le mouvement et le changement qu’il suppose, c’est-à-dire la vie. « Sans le deux », écrit-il p. 201, « la “vérité bellement circulaire” de l’un paraît incapable de rendre raison de ce qui caractérise l’expérience des êtres humains. Le concept même de “représenta-tion”, en tant qu’il présuppose la distinction entre deux niveaux de “réalité”, renvoie à la multiplicité du deux et à tout ce qui est en lien avec elle. »Dans le riche parcours linguistique, littéraire et philosophique proposé par Curi, l’ambiguïté de l’étranger ne cesse d’être interrogée comme un fondement indépassable. Sa nature ambivalente, à la fois ennemi dont il faut se protéger et sujet que nous devons définir nous-mêmes, susci...