Et la vie m’a souri?!

La nature lui a fait don de cette plante avec tellement de générosité que marâtre en usait et en abusait. Marâtre était une avant-gardiste, elle connaissait avant tout le monde les pouvoirs insoupçonnés de cette plante ô combien laide et peu attirante, mais elle se souciait déjà de la beauté de ma peau, elle prenait soin de mon corps… à sa manière, évidemment ! Elle avait trouvé la punition par excellence. Quelle jouissance, quel sourire diabolique sur son visage, ce rictus méprisant rempli de dégoût et de haine lorsqu’elle s’exclamait : — Monte dans ta chambre et mets-toi en tenue d’Ève ! Gantée de sa plus belle paire de mappa rose, elle allait faire sa cueillette, je l’entendais monter les escaliers et lentement pousser la porte de la chambre. Le bouquet d’orties apparaissait en premier, touffu, effrayant. S’ensuivait alors une heure de danse improvisée, mêlant à la fois le cha-cha-cha, le tango, le swing et le rock acrobatique. Je hurlais, les yeux exorbités, je bavais en m’enroulant dans les rideaux de la penderie. Aucun centimètre de mon corps n’était épargné, marâtre avait toujours le dessus, elle gagnait à chaque fois.Depuis ses tout premiers pas, Coline a été façonnée, formatée comme une moins que rien, une coupable responsable de ce qu’elle subit. Entre tortures, sévices et humiliations, elle encaisse pendant dix-huit ans, jusqu’au jour où… il y a la raclée de trop ! Un bouleversant témoignage de résilience et un bel espoir.