La bête des fosses

« Cette violence des fosses faisait naître en lui une bête sauvage, une de ces bêtes dont on ne parle que dans les contes. Ce genre même de bête dont on ne prononce pas le nom de peur qu'elle apparaisse. Et elle s'alimentait de cet univers chaud et étouffant, du sang qui coulait ici, elle buvait cette violence au goulot sans même en laisser couler une goutte. C'était un cercle vicieux dans lequel Isidore venait de mettre un pied : cette violence le nourrissait, et surtout il en redemandait, et à mesure qu'il s'en nourrira, il en redemandera d'autant plus. Son combat fini, il reprenait son souffle en observant le corps inanimé devant lui. Il admirait le sang en couler, il savourait ce sentiment de puissance qui faisait parcourir un frisson sur son corps entier. Il laissa apparaître un rictus, puis le cacha immédiatement quand son but lui revint à l'esprit : sortir d'ici et tuer le roi. Il ne pouvait pas se réjouir d'une seule victoire, quand elle n'était qu'une poussière, pas même un pion éliminé sur l'échiquier. »Florian Dhilly est un jeune homme de 25 ans. Il commence à écrire à l'âge de 15 ans des scènes de combat sans suite. D'abord inspiré par les mangas, il tombe également amoureux des romans de Jack London, comme Croc-Blanc, L'Appel de la forêt, ou Martin Eden. Il est convaincu que l'écrivain cherche et trouve le romantisme partout : dans la violence, dans l'amour, mais aussi dans la mort.