Essai sur les dynamiques familiales dans l'inceste et ses conséquences

Qu'est-ce que l'inceste ? Nous pensons le savoir, parce qu'il s'agit d'un concept qui transcende les époques et les cultures, lui conférant sa dimension anthropologique reconnue d'universalité. Mais sommes-nous réellement capables de se représenter en images et en mots cette notion aux confins des sciences sociales, anthropologiques, judiciaires, politiques et cliniques ? L'inceste, serions-nous tentés de dire, implique un agresseur, et une victime, qui appartiennent à la même famille. Mais cela serait une erreur réductrice, abandonnant au second plan la dimension familiale qui se trouve être pourtant au coeur de cette notion. Sans la famille l'inceste n'existe pas, et n'advient pas. Comment penser alors le système familial dans l'inceste ? Comment sont impliqués les acteurs de cet inceste au sein de ce système, et se réduisent-il à la simple dichotomie auteur/victime, ou bien cela va-t-il plus loin ? C'est pour tenter de répondre à ces questions que cet essai existe, mêlant réflexions cliniques, sociologiques et philosophiques sur ces différentes questions, pour essayer de dégager des pistes de prise en charge les plus adaptées pour les victimes du système de l'inceste.Psychologue clinicienne de formation, Swann Eglizeaud travaille en milieu carcéral au sein de la maison d'arrêt de Rouen, après avoir effectué de nombreux stages dans le domaine tout au long de sa formation. Elle réalise également en parallèle des expertises pénales au sein d'un service parisien, ce qui accroît son expérience de l'approche des prises en charge spécifiques dans le domaine pénal. L'alliance du soin et de la justice offre un terreau de réflexion à la fois éthique et clinique primordial, ce qui a forgé d'autant plus sa curiosité en la matière et permis de faire émerger les réflexions cliniques et sociologiques qui ont permis la rédaction de cet essai. Il a également été inspiré de l'enseignement théorique suivi lors de l'engagement dans la réalisation d'un diplôme universitaire en criminologie, toujours dans cette optique de renforcer sa soif de connaissances théoriques et pratiques dans la prise en charge de ce public à l'expression symptomatologique spécifique.