La Douceur de l'aube

Je vous relate une histoire, celle de ma vie, aussi dense qu'incroyable, marquée par ses douloureuses fêlures, ses imperfections, ses moments d'interrogation, mais également de félicité qui ne manquera sans doute pas de vous captiver et de vous bouleverser par sa puissance et sa sensibilité. J'ai longtemps hésité avant de la transcrire mais je peux vous assurer qu'elle ne vous laissera pas indifférents.Extrait :Je lui ai lancé : « Tu vois ? Je ne mens pas ! Ce n'est pas dans ma tête ! »Il est resté muet. Je lui ai fait savoir que même si j'essayais de me rendormir, toutes sortes de bruits se succéderaient jusqu'au petit matin et il en était ainsi depuis notre installation. On aurait dit que quelqu'un me surveillait et déclenchait ces nuisances dès que je somnolais. Et parfois, faute de bruits, c'était le lit qui se mettait à remuer dans tous les sens pour m'importuner, comme si des enfants dansaient la gigue dessus. Mais cela, c'était encore plus difficile à prouver parce que tout redevenait silencieux et paisible dès que je rouvrais les yeux.Il s'enferma dans le mutisme et se rallongea. Nous avons quasiment passé une nuit blanche. Le lendemain, il s'est levé très tôt. J'ai essayé de lui parler, mais il n'a pas prononcé le moindre mot. Il n'a pas pris le petit-déjeuner. Il est juste resté assis, prostré dans le salon. J'ai commencé à m'inquiéter : il n'a pas ouvert la bouche depuis la veille au soir. Était-il choqué au point de devenir muet ?En fin de matinée, je me suis mise à pleurer en le suppliant : « S'il te plaît, dis quelque chose, j'ai trop peur ! » surtout peur qu'il ne parle plus ! Il me répondit enfin mécaniquement : « Je me sens dépassé par les événements... je me sens complètement impuissant. »Je ne l'ai plus embêté à partir de cet instant-là pour lui laisser le temps d'encaisser la nouvelle donne. J'ai réalisé que notre problème ne faisait que commencer.