Pour une histoire figurale de la violence

Cette étude cherche à comprendre comment Godard, dans la période des Histoire(s) du cinéma, crée à travers la violence un paradigme pour une histoire figurative de la violence elle-même. Il s’agit d’une critique de l’image qui, au lieu de se présenter comme une réflexion négative et une dénonciation, devient une pratique affirmative, à la fois théorique et politique. La critique de l’image se révèle comme l’un des moments d’une pédagogie dédiée à la construction de figures historiques, à la description précise d’un passé qui n’est pas passé. À travers des fragments et des citations, le réalisateur se livre à la manifestation de la puissance du montage. Il s’agit-là d’une pédagogie figurative, violente et créative qui considère la pensée et l’histoire comme des pratiques poétiques qui se rencontrent dans un espace «â??entre deuxâ??», celui de l’apprentissage d’un acte de création, donc de résistance. Docteure en Philosophie, Marilena Karra enseigne à l’Université Toulouse II Jean Jaurès, à l’Université Panteion à Athènes et à la Sorbonne nouvelle à Paris. Ses principaux sujets d’intérêt concernent la théorie de l’image, la philosophie de la violence et l’histoire aux XIXe et XXe siècles.