Face au crépuscule de l'égalité

Germinal Pinalie4e de couvertureFace au crépuscule de l'égalité Services de renseignement, police des étrangers, police de la police, données de santé publique ou traitement juridique de la violence armée ont tous à voir avec la façon dont est exercé le pouvoir qui s'affirme comme émanant de tous. Ce recueil réunit des interventions publiées sur une période de vingt-cinq ans. Elles sont politiques au sens où elles questionnent les principes et les pratiques concrètes des individus et des institutions dans un monde et une époque qui se pensent comme démocratiques. Or la démocratie moderne liée au projet des Lumières, ambivalente dès l'origine, est aujourd'hui à un point de bifurcation, parce que le tissu même de ce qui tenait tant bien que mal ensemble le pouvoir constituant du dèmos et le pouvoir séparé des « représentants du peuple » est en train de se désagréger. L’égalité s’effondre au ralenti dans la disqualification progressive de tous par tous, le refus du débat (même pour changer les règles dudit débat), de la confrontation, de l’élaboration. Lorsqu’un Président de la République s’étonne parce que « Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu'un ministre ou un député », force est de constater que l’égalité, qui n’était que formelle, juridique, mais qui pouvait servir à échafauder de nouvelles hypothèses, recule, s’éloigne dans un miroir déformant et grimaçant. Crépuscule de l’égalité ? L’expression peut-être encore exagérée veut être un appel à penser et à agir dans ce moment historique critique, en faisant à la fois retour au sens des mots, et en nous projetant au-delà des données sombres de la situation.