La décatombe

À la suite d’une disparition d’enfant, les gendarmes d’une section de recherches se déplacent en Ardèche rurale. Bousculées par la vindicte populaire, leurs investigations dévient de la trajectoire habituelle. Jalousies, xénophobie, rancunes, rivalités politiques, sabotent leur travail et les éloignent de la vérité.Trier le bon grain de l’ivraie accapare tout leur temps, d’autant plus que la rumeur publique pointe du doigt une famille dont le seul tort est d’avoir comme chef un académicien. Les succès de cet écrivain célèbre, aussi bien littéraires que féminins, ont tracé dans leur sillage une écume délétère. Peut-on endosser une culpabilité simplement parce que l’on possède la tête de l’emploi ? Peut-on revêtir l’habit de pédophile sous prétexte que l’on aime les enfants ? Telles seront les questions auxquelles devra répondre le capitaine Dreyfus, qui bien que n’ayant rien à voir avec l’affaire du même nom, a enduré cette homonymie jusqu’à changer sa perception des enquêtes criminelles. Le regard singulier qu’il pose sur ses semblables permettra de découvrir une vérité surprenante, très éloignée de tout ce qui a pu s’affirmer ici et là. Le capitaine constatera que pour une mort aussi horrible soit-elle, l’accusation à tort peut en provoquer beaucoup d’autres ; que pour un assassin aussi cruel soit-il, des milliers de petites mains coupables se cachent derrière leurs écrans sans risque de représailles. Dans cette enquête policière, l’auteur a approché volontairement des faits divers réels, non pas par manque d’imagination, mais par souci de raviver les émotions du lecteur. Il a souhaité que ce dernier se souvienne de ses propres réactions, de ses discours et de ses condamnations lors de ces événements sordides. « J’ai voulu démontrer que l’instinct de l’homme se laisse davantage guider par ses émotions que par la réalité des faits » nous dit-il « que les écrits dans les réseaux sociaux, aussi anodins soient-ils, peuvent déclencher des réactions cataclysmiques ».