ACUPUNCTURE : L'HÉRITAGE DE SOULIÉ DE MORANT, DE LA TRADITION A LA MODERNITÉ

Cet ouvrage collaboratif consacré à George Soulié de Morant aborde sa vie, son œuvre et son héritage. Nous lui devons d’avoir dès les années 1928 fait revivre et ramené dans le giron de la médecine occidentale une acupuncture que la Chine elle-même avait reniée, et qu’elle n’a réhabilitée que vingt ans plus tard, après l’avènement de la République Populaire de Chine. Son premier ouvrage, le « Précis de la vraie acuponcture chinoise », est paru en 1938, ce qui pourrait inciter nos jeunes confrères à ranger cet auteur au rayon des antiquités. Ce serait une grave erreur ; son grand traité, « L’Acuponcture chinoise », publié après sa mort, est aujourd’hui plus actuel que jamais : d’abord dans cette démarche scientifique, qui caractérise une acupuncture dite « médicale occidentale » ; ensuite dans son contenu, qui reste une mine d’informations et d’indications qu’on ne retrouve pas dans les punctologies modernes.Autre élément intéressant : les lettres mises à notre disposition par le département dédié à l’exportation de la médecine chinoise, qui fait partie du musée des Médecines traditionnelles de Kunming. Elles paraissent pour la première fois et nous montrent l’image d’un homme passionné par la civilisation chinoise, curieux de tout, sans préjugé aucun dans un monde encore pénétré d’une supériorité toute coloniale ; doué d’une force de travail et d’une intelligence hors du commun, mais aussi modeste, disponible, totalement investi dans sa mission d’intégrer l’acupuncture dans la médecine occidentale.Il faut donc lire ou relire Soulié de Morant ! Ceux qui hésitent à affronter les quelque mille pages de son traité « L’Acuponcture chinoise » trouveront ici tous les éléments nécessaires pour les inciter à cette lecture et verront que son œuvre soutient largement la comparaison avec les livres les plus récents.