Géographiquement, le pays de Vaud est vaste et varié, ouvert au passage et donc au brassage. D'où peut-être le besoin des habitants de se façonner un portrait. Au siècle dernier, le poète Gilles dépeignait les Vaudois comme des épicuriens inquiets quoique nonchalants, bien-pensants mais tolérants, modestes et malicieux, indécis sauf pour trois décis : des " tout bons types " en somme. Populaire et sentimentale, la perception des Vaudois s'ancre dans le terroir et l'histoire. Elle se décline en recettes et en verrées, en mots et en accent. Elle se décante en fatalisme (qui ne peut ne peut), insouciance (ça veut déjà bien jouer), retenue dans le plaisir (on a eu été plus mal), emphase dans l'adversité (une soif épouvantable), prudence dans le bonheur (on veut le repayer), pragmatisme, bonhomie, refus de la hâte, du conflit et de la vanité. Le tout sans crainte des paradoxes. Vrai ou faux ? Oui et non, bien au contraire. AUTEURS: Séverine André, vaudoise, titulaire d'un master en sociologie de l'Université de Lausanne, elle a travaillé sur l'histoire du portrait des Vaudois et sur sa perception actuelle, notamment en analysant les réponses de diverses personnalités qu'elle a interrogées. Son étude fonde le propos de l'ouvrage. Laurent Flutsch, vaudois, licencié en archéologie et histoire à l'Université de Lausanne, il dirige depuis l'an 2000 le Musée romain de Lausanne-Vidy.
