«Mystère» semble fait pour rimer avec «Finistère». C'estvrai que, en matière de mystères, le Penn-ar-Bed, la «têtedu monde» en breton, a quelques titres de gloire. Et depuislongtemps. De toute éternité, serait-on tenté de croire. Carce vieux promontoire tendu vers le Ponant recèle bien dessecrets. C'est une terre mystique et mythique. Un monde àpart, dont les tiroirs de l'âme ne s'ouvrent qu'avec des clésprécises et bien forgées.Le pays apparait d'emblée comme un concentré d'étrange,avec son chapelet d'îles enchantées, son «autre monde» qui double le nôtre comme en filigrane, ses montagnessacrées, ses forêts qui, aux yeux des Celtes, sont des lieux eux aussi magiques et fabuleux. Il se murmuremême - et certains historiens tendent à le prouver, carte et toponymes à l'appui - que c'est ici, autour deCarhaix, que se trouverait l'épicentre de Brocéliande...Mystérieux, bien sûr, ces cygnes de l'île d'Ouessant qui se posaient sur l'eau des étangs et se transformaientinstantanément en jeunes filles belles comme le jour, ces nains, ces teuz du Léon et ces lavandières de la nuitqui broyaient ceux qui, débonnaires, les aidaient à tordre leur linge. Mystérieuse, toujours, l'étrange cérémoniede proëlla d'Ouessant. Et celle de l'arbre à pomme s de Plougastel.Mais ici, l'histoire n'est en reste ni sur l'imaginaire, ni sur les traditions populaires. Dans le Poher, Conomor, ceBarbe Bleue breton, a laissé de bien étranges souvenirs. Au moins autant de Guy Eder de la Fontenelle, quiterrorisa la Cornouaille et martyrisera Douarnenez au temps de la Ligue.En la matière, l'ethnologie n'a pas à rougir devant l'histoire. Quid des Bigoudens descendants de Mongols ? Etde ces prétendus «païens» naufrageurs et pilleurs d'épaves ?Autant de questions auxquelles Thierry Jigourel s'efforce de répondre avec honnêteté et impartialité. Toutcomme aux énigmes contemporaines, du débarquement d'armes de Locquirec par les indépendantistes bretonen août 11939 à l'étrange naufrage du Bugaled Breizh, au large du cap Lizard, en janvier 2003...
