Juan Martínez Silíceo, (1486?-1557)

Brillant nominaliste de l’université de Salamanque formé dans les prestigieux collèges parisiens, précepteur du futur Philippe II, archevêque de Tolède, instaurateur du fameux statut de pureté de sang de la cathédrale de cette ville, Juan Martínez Silíceo (1486 ?-1557) est de ces personnages qui font partie de l’histoire mais que les historiens ont négligés jusqu’à présent, se satisfaisant de quelques éléments, réducteurs et même caricaturaux, à son propos. Or l’historiographie de l’époque moderne a produit des vies de Silíceo dont se dégage une fondamentale dimension spirituelle, autour de laquelle est polarisé l’ensemble de la biographie du personnage. Les ouvrages de spiritualité dont il est l’auteur nous dévoilent ainsi cette facette méconnue de Silíceo et montrent combien sa pensée et son action sont aux prises avec les nombreux bouleversements religieux, culturels et politiques de son temps. Sans remettre en question la réputation d’intransigeance et de virulence de cet emblématique vieux-chrétien, cet angle d’approche permet de percevoir une trajectoire dans son ensemble et d’en comprendre la logique.