Le Portrait dans les Mémoires du duc de Saint-Simon

Les Mémoires du duc de Saint-Simon, rédigées entre 1740 et 1750, forment un "objet littéraire" d'une telle richesse et d'une telle complexité, qu'il est raisonnable de choisir, pour son étude, une thématique spéciale. Dirk Van der Cruysse ne s'est certes pas facilité la tâche en retenant les portraits chez Saint-Simon, car le duc, on le sait, en a composé une galerie aussi longue (et presque aussi fameuse) que la "Grande" du château de Versailles. La forte originalité - et la grande force - de l'approche de Van der Cruysse, est l'application, à son sujet d'étude, d'une méthode analytique et statistique, permettant d'accéder "au niveau précis de l'expression", dans ses multiples dimensions. Car le portrait, ainsi disséqué, révèle un certain nombre de "fonctions" : physiques et psychologiques bien sûr, mais aussi historiques, éthiques et métaphysiques. L'analyse exhaustive du champ sémantique utilisé dans les Mémoires permet d'affiner les portraits du duc, "nés à mi-chemin entre l'expérience et l'imagination."