Le Cheval de Troie

Jeter les bases d’un renouveau de la psychanalyse, après Freudet Lacan, passer à un troisième temps où cette discipline se serait réveillée dusommeil dogmatique, telle est la tentative qui anime l’auteur de ce livre. Maisson originalité réside dans le fait de s’apercevoir que l’impasse où elle s’estfourrée est du même ordre que celle que rencontrent les couples, quand ils seséparent. Un renversement copernicien est donc ici proposé, quiconsisterait à ne plus tirer son savoir le plus subversif du couple de la mèreet de son enfant et à soustraire à la différence sexuelle un certain fémininauquel chaque sexe ou identité aurait affaire, ce féminin étant seul susceptibled’être aimé plus tard, quand c’est de l’Autre en tant qu’autre que l’on tombeamoureux, "l’invention d’un féminin non réduit au maternel étant déjà àl’oeuvre dans le couple que forme l’analysant avec son analyste..." Redonner à la psychanalyse son caractère subversif passe donc par lasubstitution d’un amour, enfin non narcissique, à toutes les palinodies danslesquelles le désir enferme ses sujets. Prendre appui pour cela sur la pensée deGeorges Bataille, c’est-à-dire sur le savoir des personnes en analyse quiparviennent à se soustraire à l’amour de transfert pour redécouvrir l’amour d’unêtre mortel est la voie ouverte à ceux qui liront ce livre. Dans sondernier chapitre, l’auteur répondra à la question posée par la nouvelle guerrede Troie qui se mène aujourd’hui et où les femmes occupent le rôle majeur de ferde lance de la contestation, quand ceux qui se posent en maîtres ont laprétention d’usurper l’universel. Ce livre ouvre ainsi, d’ors etdéjà, de nouveaux horizons.