En 1922, au printemps, Marcel Proust, écrivant un immense roman, A la recherche du temps perdu, appelle sa fidèle domestique, Céleste Albaret, pour lui confier ces mots : « C’est une grande nouvelle. Cette nuit, j’ai mis le mot « fin ». (…) Maintenant, je peux mourir. » L’écrivain mourra à la fin de l’automne, et son œuvre ne cessera plus jamais de renaître. Quelques décennies plus tard, un vigneron, Aubert de Villaine, retrouve la Recherche du temps perdu et affirme, à plusieurs reprises, que pour lui, la Romanée-Conti est « le plus proustien des grands vins ». C’est à partir de cette formule subtile et énigmatique, qui allie d’un trait une œuvre essentielle de la littérature universelle à un vin reconnu pour sa singulière aura, que ce livre prend sa source. A l’écoute des mots du vigneron de Vosne-Romanée, grandissant dans le sillage d’A la recherche du temps perdu – à la lecture duquel ce livre peut constituer une introduction aussi substantielle qu’inattendue –, cet ouvrage se propose d’explorer leur étonnante richesse, et les énigmes qui se tissent en eux. Loin des propos qui surenchérissent incessamment autour du « mythe » de la Romanée-Conti, ce livre explore le monde du grand vin de façon inédite. Permettant de comprendre l’essentiel de la Romanée-Conti, de son cru, de son vin, il dessine aussi un hommage à Aubert de Villaine, un homme qui aura profondément marqué l’histoire du vin et de la Bourgogne.
