Cette pièce est un long poème dédié à Fazil Say. Elle se déroule le temps d’un récital de piano donné par le pianiste turc. À mesure que les morceaux s’enchaînent (Scarlatti, Beethoven, Fazil Say, Schumann, Liszt, Tchaïkovsky, Mozart, Daquin, mais aussi Asik Veysel), nous assistons à la fois à ce qui se passe sur scène et dans la salle. A la performance du pianiste se mêlent les réactions d’un public enthousiaste et passionné, le tout lié par le fil rouge des impressions de la narratrice. Emportée par la musique, celle-ci décrit à la fois ce qu’elle voit, ce qu’elle entend, mêlant allègrement le réel, le fantasmagorique, le souvenir et l’envolée lyrique. Dans Resital, la musique est une question de vie ou de mort, l’émotion esthétique étant toujours soumise au risque de la violence d’un accident. Et d’hommage au virtuose le plus célèbre de Turquie, la pièce devient déclaration d’amour au piano, aux pianistes en général, à la musique et à l’événement toujours unique qu’est un concert. * Le pianiste entre en premier. Il est l’éclaireur de toute chose. Il marche au milieu de l’obscurité avec sa petite lampe à la main. Et loin derrière lui, des foules de spectateurs le suivent. Main gauche, mesure 25, septième de dominante de do majeur, sol, la, si, la, sol, fa, fa, la, do, fa, la, do, chutâ?¯!
