L’armée d’Haïti : mécanique des coups d’État

L’armée d’Haïti : mécanique des coups d’État. Un officier en vigie, Gérard Salomon ancien commandant du Corps des Engins Lourds des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) nous livre par son témoignage précis des coups d’État sur la période post-duvalier un survol historique pertinent pour discerner les luttes politiques. En nous confiant ses souvenirs sur son rôle et celui des soldats dans les événements autour de l’Affaire Lafontant et des complots pour les prises de pouvoir, l’ex-major contribue à éclairer le rôle de l’armée par son engagement exemplaire et héroïque pour servir son pays en respectant les droits de l’homme. Gérard Salomon révèle ses réflexions sur la dissolution de l’armée et la problématique du processus démocratique en Haïti basées sur sa mission militaire au Palais national. Son dévouement comme officier au service de son pays pour combattre les mutineries au péril de sa vie témoigne de son attachement aux valeurs citoyennes et civiles pour rétablir un pays où un gouvernement légitime œuvre au service de l’intérêt général. Avec humilité et honneur, il partage son souhait le plus cher pour que l’Union fasse la Force des Haïtiens. C’est un récit sur la mécanique des coups d’État en Haïti, sur les modalités de fabrique des complots pour la prise de pouvoir, par une appropriation des décombres du duvaliérisme que fait l’armée. Au-delà du récit, c’est l’apport de Gérard Salomon à la possibilité d’une épistémologie des sciences sociales qui tenterait de rompre avec le mimétisme méthodologique attaché à la reproduction des idées et des thèses occidentales. Il y a possibilité pour les chercheurs de renouveler l’épistémologie haïtienne par une prise en compte des réalités de la circulation intellectuelle des idées.