Beau comme un arbre

" L'histoire n'est certainement pas drôle, mais il faut que je la raconte depuis le début. Pour cela, asseyons-nous un moment et écoutons-la. Si possible près d'un feu de cheminée, ou alors près d'un poêle. C'est comme on veut, en fait. J'avertis donc que l'histoire de mon père n'est pas drôle. Elle est plutôt tragique, je dirais même qu'elle respire l'enfer. Mais ce n'est pas pour cela qu'il faudra déserter cette histoire qui effacera sûrement mon père d'un monde qui ne connaît plus le mal : le paradis. Il s'agit donc d'un voyage à travers notre monde qui ne connaît que l'envers du paradis, c'est-à-dire "l'Éternité oubliée". Maintenant, je fais mine de m'effacer et je fais tristement place à la tragédie de mon père. Voici son histoire : une histoire sans doute sans réponses. Mais qui peut la regretter ou la pleurer, comme on regrette un mort pour lui-même ? "