Gabrielle n'est pas un ange

La vie de Gabrielle relève d’une fiction, qui remonte le temps. En attente de son jugement, elle croupit en prison. Son avocat lui demande d’écrire le livre de sa vie afin de démonter le piège de la manipulation d’un pervers narcissique : « Votre incarcération relève d’une vengeance justifiée et nous allons le prouver », assure son défenseur. Par une alternance passé/présent, le ton ironique de Gabrielle nous invite à partager l’intimité d’une femme en avance sur son temps. Combative, elle a inscrit le libertinage au cœur de sa vie. Dans le passé l’héroïne aborde les scènes de sexe sous leur bon côté (plaisir et séduction), mais dans le présent, seul le mauvais côté apparaît (manipulation, maltraitance, violence physique et psychologique). En 1936, Gabrielle naît par accident, dans une famille catholique aisée. Par contre, au premier jour de la guerre, son frère ainé, le préféré, qui se destine à la prêtrise perd une jambe. Amoureux de son infirmière, il renonce à ses vœux. Gabrielle devient une bonne élève : à l’école et à celle de la vie. Sa belle-sœur, la soignante intrigante, amorale et égoïste l’initiera à 16 ans aux joies du sexe. Vingt ans plus tard, alors qu’il a le double de son âge, elle va aimer follement celui qui lui ouvrira les portes du journalisme engagé : un exploit pour une femme des années soixante.. Devenue à son tour la « Boss » d’un grand journal où elle tiendra tête aux hommes de la rédaction et du Conseil d’administration, au début des années 2000, elle démissionne. À l’occasion d’une fête de quartier, on découvre une Gabrielle retraitée et soumise. Elle qui en avait vu bien d’autres fait une mauvaise rencontre. Tombera-t-elle sous son emprise ? Par ses clins d’œil aux personnages de la BD, l’auteur assume sa belgitude.