« Je ne sais ce qu’il y avait dans tes cours, mais je sais que c’était nourrissant ! » m’avait dit un jour un ancien élève de 5e devenuprofesseur de philosophie. Et un autre jour où je lui faisais part de mon découragement face à une classe diffi cile, il me fi t cette citation de Saint-John Perse : « Le soleil n’est pas présent, mais sa puissance est parmi nous. »C’est sans doute cela que j’ai poursuivi tout au long de mes années d’enseignement. Permettre à des adolescents de dire, leur donner les structures de leur expression, les faire acteurs de leur être et non potaches passifs et contraints.Et ce témoignage voudrait inviter de jeunes enseignants à ne pas désespérer en restant ligotés par la peur de “sortir des clous”, mais à user eux aussi de leur liberté d’être…Ce livre est le témoignage de Viviane GATINEAU,Professeur agrégée de Lettres Modernes, Certifiée de Lettres classiques. Potière, apprentissage auprès de plusieurs artistes, Norbert et Jeanne Pierlot à Ratilly (89), Colette Biquand à Gennevilliers (92), Elie Barrachant à Saint-Cannat (13). Une longue expérience de la Psychologie Analytique Jungienne lui a permis de saisir en profondeur les problématiques adolescentes (Stage de Masques, d’inspiration Jungienne avec Laura Sheleen (auteur de Théâtre pour devenir Autre).Après un bref passage en Lycée à Grenoble, elle a été nommée en collège à Vitrolles, puis à Gréasque près de Gardanne et, enfi n, au collège des Chalets à Toulouse. Après la déception des débuts, elle a choisi de rester en collège et de se consacrer aux adolescents.« Il y a tout ce qui se dit, s’écrit, se parle, se discute. Il y a un sujet que tout le monde aborde, croyant tout savoir, décrétant, condamnant, anathématisant : l’éducation dite nationale, l’enseignement. Et il y a tous ceux qui pratiquent aux avant-postes de la société, de ses manques et de ses disparités, les enseignants. Ceux qui sont là par fatalisme, ceux qui sont là par choix, ceux dont le fatalisme se transforme en choix et bientôt en intérêt vital pour l’humain en devenir.Alors, si l’étincelle s’allume dans un regard, si un mot fait advenir un autre mot dans l’émerveillement d’une découverte inattendue, plusieurs vies prennent un sens et trouvent, pourquoi pas, une joie. C’est cela qui a irrigué toutes mes années d’enseignante de français. C’est de cela dont je souhaite témoigner. On croit qu’on va transmettre ce qu’on a appris et ce qu’on aime, la littérature, et on part pour un tout autre voyage. »Partenariat de diffusion Le Pré du Plain
