Tu ne marcheras jamais seul

«Le médecin spécialiste est sans appel. Les vertèbres sont instables et un kyste au col du fémur n’arrange rien. Le football c’est fini. A vie. La faute à un syndrome d’Albright, une maladie rare des os. Plus de ski, plus de baignades dans les vagues, surtout ne pas tomber à vélo, porter un corset, le coup est rude pour un enfant d’à peine 10 ans. Je rêvais de devenir footballeur professionnel ou plus modestement jouer sous les projecteurs du stade Chanzy d’Angoulême, un samedi soir. Comme un pianiste à qui on coupe les mains. Le destin va alors alerter le service réclamation. Je vais faire du sport mon métier, courir à ma façon. Au plus près du camphre, du bruits des crampons et des baskets. Des vestiaires, où parfois les crachats se mélangent aux rires et aux pleurs. Moi qui déteste les radios des hôpitaux et des cliniques, mauvaises messagères de mon enfance, je vais passer 42 ans à faire de La Radio en Périgord. Mais là, c’est moi le toubib !»