Une famille dans l’histoire de l’astronomie

L’année 2025 marque le 150ème anniversaire de la Convention internationale du mètre (1875)… et de la mort, à 92 ans, de Louis Mathieu, artisan aussi infatigable que discret de cette laborieuse unification des poids et mesures. Si discret qu’il est toujours vu comme «?le beau-frère d’Arago?» dont il a épousé la sœur. Il est temps que lui-même, sa fille Lucie et son gendre Ernest Laugier, lui aussi polytechnicien et astronome accompli, rejoignent les «?Acteurs de la science?» qu’ils ont tous été. Tant qu’Arago est en vie, c’est autour de lui et en grande partie pour lui, à la fois idolâtré et craint, que la vie de la famille s’organise à l’Observatoire de Paris. S’y côtoie la fine fleur de la science, et la politique y est omniprésente puisqu’Arago sera même chef du gouvernement provisoire de la IIème République (1848). À sa mort (1853), le directeur nommé par Napoléon III, Urbain Le Verrier, chasse Mathieu et Laugier de leur lieu de vie et de leur emploi. Restés membres du Bureau des longitudes, ils se vouent corps et âme, avec Charles Delaunay, à sa survie, menacée par le même Le Verrier. Ils y parviendront puisque cette académie née de la Révolution (1795), certes modernisée, existe encore.