La Rivière-Éternité

Ma question resta en suspens. Comme noyée par le tambourinement de l’averse, sur la toile du toit.Mermoz se contenta de hocher ses larges épaules. Et Shiroki, de s’éterniser dans la contemplation béate de la pieuvre à anneaux bleus.Puis de nous resservir un verre !De concert, on lui concéda le dernier mot !- Eh ! Finalement, il n’est pas si mal ce tord-boyaux !À un jet de sarbacane, s’écoulait la Rivière-Éternité.L’illusion d’y voir un poisson luisant, fut aussitôt confirmée par la sagacité des androïdes jumeaux.- Eh ! Tout le monde dehors ! Venez voir ! Des saumons célestes !La nuit était tombée, et sous la lumière irisée de Vimana, la lune psychotrienne, combinant celles de l’étoile-double Ankaa avec sa sœur Hécate, un banc de saumons cuivrés, exhaussés d’ailes diaphanes, se laissait emporter à contre-sens, par les girons de l’escalier effervescent.Les marches blanches et méandreuses de la Rivière-Éternité.Mon esprit se perdit un temps dans ces méandres.Un temps trop long, hypnotique me sembla t-il alors.L’analepse d’un serpent.