Critique littéraire ; Nouvelles conversations de Goethe avec Eckermann ; Premiers essais...
Patricien florentin, humaniste hérétique, grand voyageur et écrivain prolifique, Francesco Pucci est une figure haute en couleur, même pour cette fin du XVIe siècle qui n'en manquait pourtant pas. Etudiant en théologie à Paris et témoin horrifié de la Saint-Barthélemy, il se fait protestant; mais, comme tant de ses contemporains qui désertent Rome sans pour autant trouver leur bonheur à Genève, il ne sera guère plus orthodoxe calviniste qu'il n'était fidèle catholique. Commence alors sur les chemins de l'Europe une étonnante chevauchée, poussé qu'il est par la menace du bûcher et l'insatiable curiosité qu'il partage avec ses confrères humanistes. Il y a du Zénon, l'aventureux héros de L'Oeuvre au noir de Yourcenar, chez Francesco Pucci. Il visite l'Angleterre, la Suisse, les Allemagnes, les Pays-Bas, la Pologne, la Bohême, la France... avant de trouver à Rome, dans les flammes de l'Inquisition, une fin digne de lui. Au hasard de ses haltes, il fréquente quelques-uns des esprits les plus féconds de son temps : John Dee, mathématicien et sorcier, Guillaume Postel, Giordano Bruno et Tommaso Campanella, Juste Lipse et Christophe Plantin... Personnalité complexe et étonnamment éclectique, tout à la fois humaniste platonicien, hérétique à tous crins, mage et utopiste, Pucci est le trait d'union des hommes, des courants et des doctrines qui foisonnent sur les marges de l'Europe savante et religieuse de la Contre-Réforme. A travers lui, c'est le portrait d'une génération, co-fondatrice de la modernité occidentale, qui est ici brossé.Historien, Elie Barnavi est professeur à l'Université de Tel-Aviv, Spécialiste du XVIe siècle européen et de l'histoire contemporaine d'Israël.Miriam Eliav-Feldon est maître de Conférence à l'Université de Tel-Aviv, spécialiste de l'histoire intellectuelle de la Renaissance.
