Chaque poème aspire à retrouver, en s'élevant ou en descendant vers sa propre lumière, l'harmonie secrète, derrière la mélancolie des apparences, d'une totalité que le temps a pu conserver intacte dans les profondeurs du subconscient. Laissons la parole au poète portugais Nuno Júdice, qui éclaire on ne peut mieux l'alchimie du langage auquel nous invite la poésie : « C'est un moment très bref, qui dure le temps qu'il faut pour retrouver la langue natale - celle du poème -, et pendant lequel l'impression d'inventer chaque mot, de le recréer à partir d'une innocence primordiale devient possible. »La poésie est quête de délivrance autant que d'un sens toujours à déchiffrer ; elle vise une forme de satisfaction esthétique, servie par l'émergence d'une vérité enracinée dans sa propre nécessité, portée par un élan à la fois naturel et spirituel. Ainsi que le définit le poème final de ce recueil, il s'agit de « Prendre un peu de lumière pour en nourrir nos âmes et nos songes. » Une quête de profondeur, de beauté, de mystère. Natif de Strasbourg, Pierre Zehnacker a grandi en Alsace, avant de suivre un parcours universitaire à Nancy, Lille et Strasbourg. Sa formation littéraire et philosophique doit beaucoup aux oeuvres d'écrivains comme Baudelaire, André Gide, Dostoïevski, Thomas Mann, et bien d'autres. Agrégé de Lettres modernes, il expose également peintures et sculptures depuis 1980. Installé près de Barr, il poursuit son travail de recherche littéraire et picturale, toujours plus sensible à la liberté que nous offre l'espace de la poésie.
