Le Temps hémophile coule, chante Alain Souchon. Le Temps file, défile, enfile les strates de la vie. Il se faufile. Il nous infiltre, nous inspire. Il s’invite. Il édite la version de son récit. Il imprime nos visages, nos corps, nos esprits de son empreinte. Il personnalise son œuvre sur notre étoffe vivante, vibrionnante de sensations et d’émotions. Il est arithmétique dans son mouvement rythmique supersonique. Il se montre Janusien, conteur - comptable, allié - ennemi, sculpteur - déconstructeur. Il agit en tandem avec un complice de tout temps, fait de verre, en la personne du miroir aux reflets d’ombre. Écrire, c’est freiner ce temps véloce, féroce, sans négoce. C’est marquer une pause, se reposer, c’est imposer une trêve avec soi-même.