DES TROIS GLORIEUSES À L'AVANT-GUERRE
Formidable représentation du destin, le fait divers est le pendant de la grande Histoire, ramené à l’échelle de la commune, du canton ou de la circonscription, rapporté par des feuilles locales.La rubrique est très lue, voire attendue, au moins autant que celle des avis de décès. On connaît toujours plus ou moins les protagonistes. « Les chiens écrasés », comme ils sont parfois surnommés, demeurent le passage obligé d’une chronique au jour le jour de la vie qui passe. Dans cet ouvrage, cent années – de 1830 jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale – défilent à travers différents thèmes.Elles forment le feuilleton du Vercors à travers la presse de l’époque et d’autres textes. Ce voyage dans le passé où le lecteur est convié montre les conditions de vie des habitants du Vercors.Il va du futile au tragique dans un massif propice aux péripéties. Les passions humaines avec ses crimes crapuleux, meurtres sanglants, affaires de mœurs, drames familiaux ou infanticides sont racontés en détail ; la nature piègeuse et ses catastrophes, les accidents sur les routes du « vertige » sont relatés ainsi que les vols et larcins, les aléas météorologiques avec ses faits d’hiver ou les incendies. Ours et loups, les « fauves » du secteur nourrissent les articles, mais aussi les relations entre l’Eglise et l’Etat au moment de leur séparation, le folklore, l’insolite, la bonne chère, le tourisme estival et hivernal. Est aussi mis en perspective ce coin sauvage de France, vu parfois comme une terre de désolation ou d’exception, voire une Suisse française, destination pour visiteurs curieux.« Il n’y a pas de fait divers sans étonnement » pour Roland Barthes. Ajoutons-y divertissement et gai savoir.
