4e de COuverture par Mr Athanase Le Corgne«L’inspiration, nous dit Baudelaire, vient toujours quand l’homme le veut, mais elle ne s’en va pas toujours quand il le veut.» Ne vous étonnez donc pas de la parution de ce cinquième tome des Anthèses poétiques. Pourquoi s’en étonner, en effet, lorsque son auteur puise l’inspiration dans la richesse infinie des textes bibliques ? Au contraire, réjouissons-nous de ce nouveau recueil qui constitue, selon la grande tradition classique rappelée par Marie de France, la meilleure forme de commentaire et d’actualisation de textes que nous lisons sanspeut-être bien les comprendre.Le caractère théologique et apologétique de sa poésie ainsi posé, c’est tout naturellement que l’abbé J.-P. André place le présent volume sous un patronage angélique : l’ange, messager de Dieu, est un guide excellent pour nous faire apprécier la poésie. Parmi « nos trois beaux archanges », c’est à saint Raphaël, le « guérisseur », patron des voyageurs,que l’auteur confie son ouvrage. Quel meilleur pédagogue, en effet, pour comprendre les merveilles de la poésie, que « l’un des sept qui se tiennent en la présence du Seigneur », l’ange que Dieu envoie à Tobie pour l’aider à recouvrer une dette, à trouver femme et à guérir son père ? Cet auguste mentor suppose, bien sûr, un diligent lecteur.Que le lecteur de ce tome V des Anthèses poétiques s’abandonne donc, comme le jeune Tobie, au patronage angélique et qu’il sache suivre la voie de son héritage, en terrestre pèlerin, à travers ces vers qui le mèneront aux célestes joies de la poésie, comme les lui décrit la « Bénédiction » de Baudelaire :« Pourtant, sous la tutelle invisible d’un Ange,L’Enfant déshérité s’enivre de soleil,Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mangeRetrouve l’ambroisie et le nectar vermeil.»
