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J'ai toujours marché avec ses rêves en moi

Mounguengui Steve Wilifrid
Publication date 03/10/2025
EAN: 9791090566668
Availability Not yet published: 03/10/2025
Qui suis-je quand je dis “je”â€Â¯? Quel événement dans l'enfance m'a mis sur la route, m'a poussé à quitter Mouila et, plus tard, à partir vers la Franceâ€Â¯? Je me pose ces questions depuis ma première nuit à Cachan, quand je me retrouvai enfin da... See full description
Attribute nameAttribute value
Common books attribute
PublisherMAUCONDUIT
Page Count104
Languagefr
AuthorMounguengui Steve Wilifrid
FormatPaperback / softback
Product typeBook
Publication date03/10/2025
Weight1 g
Dimensions (thickness x width x height)0.10 x 11.50 x 20.00 cm
Qui suis-je quand je dis “je”â€Â¯? Quel événement dans l'enfance m'a mis sur la route, m'a poussé à quitter Mouila et, plus tard, à partir vers la Franceâ€Â¯? Je me pose ces questions depuis ma première nuit à Cachan, quand je me retrouvai enfin dans l'Å“il du cyclone. Ce livre essaie de redessiner, après coup, le cheminement d'un homme, de trouver le lieu premier du désir, la forge des rêves qui agitent un enfant gabonais né à la lisière du monde traditionnel et du monde moderne incarné par l'école. Il tente, par maints détours, de remonter les fils du temps perdu, à la recherche des lieux égarés, vers les voix premières des commencements. À ce jeu-là, il explore la place du père, la force des lieux et leur magie. Ce n'est pas la remontée rectiligne du cours du fleuve. Peut-être seulement une lente dérive dans le chevelu des rivières qui me constituent. Quelquefois, en écrivant dans un train ou sur une table, je m'égare dans les lacis de la mangrove, débouche sur des impasses, échoue comme les bateaux de mon enfance sur des bancs de sable. Inlassablement, je pagaie entre les méandres vers l'embouchure des songes. Ballotté par le ressac, je note des couleurs ou fixe des embruns. Tout le sens de ce geste réside dans le voyage lui-même, car il n'y a pas d'épiphanie du retour. Il y a simplement ce désir de relier par des lignes imaginaires les points lumineux d'une vie ordinaire pour esquisser des constellations, verser une lumière diaphane sur la course des jours et des nuits. "J'ai toujours marché avec ses rêves en moi" est une chimère puisqu'il fonctionne avec mes souvenirs et que tout est vrai. Je peux en toute bonne foi signer le pacte de Philippe Lejeune. Pourtant, tout ce que je raconte n'existe que dans ma mémoire, dirait Cyrulnik. Chaque détail est vrai, mais l'ensemble est une fiction nécessaire pour essayer de me réapproprier mon expérience et jeter ainsi un éclairage sur les versants nocturnes de mon identité. J'écris ce texte comme on tend une corde sur l'abîme entre ici et là-bas, comme on tisse un pont de lianes entre deux rives. C'est toujours en funambule que se joue la traversée. Chaque pas posé au bord du vide suffit pour faire vivre les choses et les êtres que je porte en bandoulière dans ma mémoire et mon corps. À l'horizon, dansent encore quelques mirages. C'est alors que dans les frimas de l'aube d'une page, j'écris des fantômes qui me hèlent dans la brume des souvenirs. Ce récit n'est pas linéaire. Il s'agit d'un amas de fragments pour rassembler la vie d'un jeune homme parti de Mouila pour étudier en France et comme on dit chez moi, se chercher. Ce récit élargit le geste amorcé avec mon livre précédent : "Tu as fait de moi celui qui enjambe le monde". Il n'est pas une suite, mais il apporte d'autres pièces au puzzle biographique. J'ai suivi des rêves qui étaient nés des contes, des fables, des livres étudiés à l'école et des récits de mon père. En quittant le pays, tout ce vers quoi je tendais me semblait réel. En arrivant, je découvrais l'écart et avec lui, le vertige d'une existence façonnée dans le rêve d'autrui. Je ressemble aux oiseaux qui, le soir venu, se posent enfin sur les branches du fromager au bout du village pour écouter le murmure des étoiles. Allez, viens l'ami.e, je t'emmène en voyage. N'attends rien de ce voyage que le voyage lui-même ! Nous ne demeurerons pas les éternels gardiens des mirages. S.W. Mounguengui