C’est ce soir que la tempête arrive dans mon esprit. Tu es partie depuis dix ans, mais tu me tourmentes encore. Je t’écris pour me taire, je brave tout, les non-dits aussi bien que les rancœurs, car je n’aurai pas le bonheur de te voir me lire. Il est trop tard. Comme un bigorneau rabougri, tu m’observes sans doute en ricanant depuis ta dernière demeure. La pluie sur les stores jaunes craquelés, dans cette ambiance sinistre de fin d’automne, devrait me faire ressentir comme tu devrais me manquer. Il n’en est rien. Tu as perdu tes droits pour ça. Tu ne les as d’ailleurs jamais gagnés. Du plus loin que je me souvienne, derrière ta figure bienveillante et souriante de gentille mamie se cachait le diable.Originaire de la région bordelaise, Marie-Cécile Lehuic s’est installée en Provence par choix de carrière. Après trente-deux ans au sein de l’institution policière et une vie riche d’expériences et de rencontres, elle a ressenti le besoin de mettre en lumière la résilience de ces femmes qui l’ont marquée.
