L’océan. Vagues qui se brisent sur la plage sous les rayons du céleste luminaire. Gloussements de l’écume accueillie sur le sable ; au loin, l’horizon nimbé de brume. Je suis presque seul. Et les ombres. Les ombres du passé, les fantômes de la mémoire, le vivace souvenir attaché à ces lieux comme à bien d’autres, à ce sable, ce soleil, ces échos maritimes. D’autres lieux remontent en mon esprit, les jardins du Trocadéro, l’avenue Benjamin Franklin de mon enfance, une façade, une librairie sentant bon l’encaustique du parquet, une voix, un moment précieux ou triste, une silhouette depuis longtemps enfuie.Un temps, je me suis dit que douce était la vie à la bien suivre, ce que je n’ai jamais su faire pendant les années de jeunesse, quand l’amour est là et les vrais amis l’oreille attentive. Mais la camarde, qui peut être belle, ne cesse de faire ses choix. Hésiode, qui fait de , Thanatos, fils de , Nyx, est frère d’, Hypnos, dieu du sommeil, d’où la proximité des deux : mort et sommeil. Pour moi, c’est plutôt , Morphée, fils d’Hypnos, le dieu des rêves, qui torture parfois mes nuits.Né en 1949, veuf, ingénieur de formation, diplômé d’État-Major, ayant travaillé dans un grand groupe d’assurance ; parachutiste, l’équitation classique, la littérature, la philosophie, les sciences (physiques) sont ses axes de vie : découvrir, apprendre, analyser. Passionné de littérature, de physique, de philosophie, Arnaud Gaudin de Lagrange a toujours eu le goût de l’écriture. « La littérature, si elle ne permet pas de marcher, elle permet de respirer », a écrit Roland Barthes. C’est à une « respiration » que nous invite l’auteur, à pénétrer dans une ambiance, à faire un voyage littéraire.
