Derrière le comptoir à Bruxelles

Arriver en 2008 à Bruxelles, depuis Dijon : depuis cette petite ville, ville modeste, ville de la moutarde, du vin… ville délimitée dans la géographie de l’aventure, parce que je n’y trouve pas de culture autre que la mienne. Alors qu’ici, à Bruxelles, je ferme les yeux et j’inspire. Je m’y sens libre. J’ai trente-deux ans.Arriver avec 200 euros en poche. Je suis venue pour la musique, mais la musique attendra. L’art, si on veut qu’il soit bien fait, attend toujours. Trouver donc un travail. Car il faut vivre. Serveuse ? Serveuse. Gare du Midi, gare du Nord. Entre 2008 et 2011, être serveuse et raconter… Bruxelles : le quotidien dans des quartiers difficiles, quotidien des gens pauvres, des sans-papiers, des cassés par la vie, des prostituées... J’y resterai plus longtemps que prévu, et ce livre raconte les invisibles.Émeline D. est née en 1976 dans un village de Bourgogne et enregistre, depuis son enfance, tout ce qu’elle observe. Sur une cassette. Elle aime la musique, plus que tout, l’amour et l’ennui. Adulte, elle aime changer de métier ; toujours, tout le temps. Il faut que ça bouge. Géographiquement aussi : Berlin, Bruxelles…