“Classes éclairées, éclairez-vous !” En 1872, dans une lettre publiée par le quotidien Le Temps, Gustave Flaubert laisse éclater sa colère contre la municipalité de Rouen. La raison ? Le refus de la ville d’accorder un espace pour l’édification d’un monument à la mémoire de son ami Louis Bouilhet.Bien plus qu’un règlement de comptes, ce texte bref, précis et rythmé prend les dimensions d’un pamphlet d’anthologie. Flaubert n'en démord pas. Il riposte et réfute. Confronte la ville à sa mauvaise foi, elle qui n'honore que ceux qui payent grassement leur postérité.Et livreun manifeste contre l’ignorance et la mesquinerie d’une bourgeoisie pusillanime, pour laquelle l’art ne compte que s’il sert ses intérêts.Mais au fond, Flaubert ne brosserait-il pas le portrait de notre époque ?