Free Party Chronicles - 1998 / 2001
C’est l’histoire vécue de l’entre-deux d’un entre-deux. Si la Free Party des années 90 se pense comme marge souhaitable des dancefloors officiels, elle féconde sa descendance chimérique des années 2000, dont les teknivals de 50 000 personnes sont l’un des visages. Entre la posture arty énervée des renégats anglais important le format en France en 1992 et le parc d’attractions tapageur de la décennie suivante : le moment suspendu, ce présent étiré de la fin des années 90. Pour des milliers de parisiens et banlieusards dont Livia Saavedra fait partie, la Free Party, c’est aussi ce qui se passe au-delà du dancefloor et loin du son. Ces terrains familiers des urbains, ces zones d’activités greffées à des dizaines de bourgs, deviennent des fenêtres de sociabilité appréciées des asociaux, des timides, des gentiment dérangés, des franchement fracassés. À la fin des années 90, la Free Party est déjà une pratique pour weekenders en mal de lâchage temporaire et encore un îlot plein de rêves d’alternatif. Ces photos prises entre 1998 et 2001 sont le journal de la trajectoire d’une étudiante en art, captant l’alentour des enceintes et du dancefloor. Cet espace détente râpeux pour chiller et traîner sans regarder l’heure.