De 1600 à 1604, les échevins d’Aire-sur-la-Lys firent construire, à l’angle de la Grand Place, un corps de garde, élégant édifice de style « Renaissance flamande espagnole ». Cet édifice, véritable Quartier Général de la milice communale, abritait les officiers et soldats du guet de la ville ainsi que les membres des confréries militaires bourgeoises.Au XVIIIe siècle, ce corps de garde fut transformé en tribunal. Actuellement, il s’appelle « Bailliage », puisqu’il fut aussi, sous l’Ancien Régime, le siège du bailli, représentant la Justice royale.Le Corps de garde et Bailliage d’Aire-sur-la-Lys, monument à forte valeur symbolique, est une des constructions les mieux préservées de la période dite « Renaissance flamande espagnole ».C’est un exemple inestimable de l’architecture conçue à la fin du XVIe siècle dans le Nord de la France. S’il est un témoignage de l’influence du mouvement humaniste, il illustre également la volonté des régents Albert et Isabelle, d’imposer par l’image, les idées de la Contre-Réforme. En ce sens, le Corps de garde et Bailliage d’Aire-sur-la-Lys est un ouvrage référent.D’autre part, les comptes de l’Argentier relatifs à son édification permettent aux historiens et aux étudiants de mieux appréhender les processus comptables communaux de cette époque. Ils sont aussi une source de connaissances concernant les techniques et savoir-faire des différents corps de métiers intervenant dans la construction même du bâtiment.Aujourd’hui, la Région Nord - Pas-de-Calais affiche l’ambition de voir plusieurs de ses sites inscrits au Patrimoine Mondial par l’Unesco. Déjà, le beffroi d’Aire, voisin immédiat du Bailliage est sur cette liste.Le Louvre II s’installe à Lens. Ces signes forts pour la valorisation de l’image du Nord - Pas-de-Calais rappellent que de nombreux monuments, trop longtemps méconnus, font de cette région une terre patrimoniale, riche, originale et diversifiée.En publiant un livre consacré au Corps de garde et Bailliage d’Aire-sur-la-Lys, nous espérons contribuer à cette promotion culturelle et touristique, à cette « renaissance » de notre héritage collectif.
