Les Cahiers de l'École de Blois, n° 13 Transports Il y a le paysage-tableau mais aussi le paysage-film. Tout paysage traversé est comme la chute d'un film immense dont chaque passager de train ou de bateau, chaque cycliste, chaque conducteur et même chaque piéton est à la fois le figurant et le producteur. Comment le paysage change lui-même sous l'effet de ce qui le traverse ? Et comment le voit-on ? Quelle image subsiste si l'on additionne tous les bougés qui font le paysage ? C'est à ces questions que ce n° 13 des Cahiers de l'École de Blois tentera de répondre, comme à chaque fois en partant de travaux menés par des étudiants et en étoilant la problématique grâce à d'autres pratiques, la littérature, l'archéologie, le cinéma, l'histoire, la photographie. Ce numéro, c'est bien le moins, sera très voyageur : on ira des routes gallo-romaines du seuil de Bourgogne aux ruines modernes du projet d'aérotrain en Beauce, des rues désertes de Detroit jadis capitale de l'automobile aux circulations souterraines de l'air et de l'eau à Yazd, dans le désert iranien. On sera sur les canaux du nord et aux abords de la station Glacière sur la ligne de métro n°6 à Paris, on suivra la piste d'un projet de tram-train normand et l'on fera étape dans une petite gare proche de Saint-Étienne. Enfin, les changements climatiques et végétaux, images mobiles des paysages pérennes, seront bien sûr évoqués. Le numéro s'ouvrira sur un hommage à deux grands paysagistes disparus il y a peu, Michel Corajoud et Alain Richert.
