Les redneck movies représentent tout un pan du cinéma d'exploitation américain, qui s'étend du milieu des années 1960 jusqu'au début des 1980 – il se poursuit aujourd'hui, dans le cinéma de Rob Zombie par exemple. Le genre gagnera ses lettres de noblesse avec Délivrance (1971) ou Massacre à la tronçonneuse (1974), et envahira le cinéma et même les écrans de télévision américains, au point que l’on parle de la « hixploitation », « hick » voulant dire péquenaud. Deux courants principaux dans cette tradition cinématographique : le premier présente les manières primitives de la campagne, un univers violent de survie et de pauvreté, où tous les instincts les plus refoulés et brutaux émergent, en dehors des lois et des normes citadines. L'autre tendance est moins sombre et plus populaire, avec des bons gars de la campagne, revendant de l’alcool de contrebande, poursuivis par des shérifs niais et des hordes de malfrats, sur fond de musique bluegrass, avec pour seuls décors une station service, un café, des fermes isolées et des routes.L'ouvrage, très richement illustré et enrichi d'entretiens (avec John Boorman, Tobe Hooper, Jeff Lieberman…), met les mains dans la boue pour découvrir une Amérique étrange, dégénérée, écrasée sous un soleil de plomb. Certains films évoqués sont des classiques du genre, comme Délivrance, Massacre à la tronçonneuse, La colline a des yeux, Survivance, Calvaire, White Trash… D'autres sont totalement obscurs, presque invisibles. Vous trouverez donc ici autant de chefs-d'œuvre que de nanars, autant de joyaux noirs que de films fauchés.
