Le 8 mai 1945, les canons se taisent en Europe. Offi ciellement,la paix est revenue sur le Vieux Continent.Revendiqués comme trophées de guerre, employés àrelancer les économies européennes, les prisonniersde guerre allemands font l’objet d’une vive attentionde la part des autorités et des opinions publiques de tous lespays vainqueurs, y compris la Belgique: rassemblée dans descamps, cette main d’oeuvre bon marché pourrait bien participerà la relance économique du pays…Le petit village d’Erbisoeul, de 1945 à 1948, a accueilli l’un desplus grands complexes d’internement jamais créé en Belgique.L’histoire du camp d’Erbioeul, c’est pas moins de 52 000 prisonniersallemands qui, par leur travail, dans les fermes alentoursou les mines de charbon, participèrent à la reconstruction d’unpays. C’est aussi des détails émouvants, touchant au vécu le plusintime des prisonniers, leurs conditions de vie et leurs rapportsavec la population locale. Si la méfi ance et la rancune étaientparfois de mise, camaraderie, franche amitié et même histoiresd’amour font également partie de la réalité.Ni avocats ni accusateurs, à l’aide de fonds d’archives maisaussi de témoignages de première main, dont le journal intimed’un ancien prisonnier, les auteurs mettent en lumière un panpresque oublié de notre histoire. Celle d’un camp à la dimensioninouïe, celle de dizaines de milliers d’hommes qui y ont transité,travaillé et vécu.