Les loges n'ont pas toutes été des "sociétés de pensée" d'une haute élévation de pensée et leur rôle dans la diffusion des lumières n'a sans doute pas été primordial. Il n'en reste pas moins qu'elles ont donné à un nombre non négligeable de sujets l'occasion de se réunir en dehors des cérémonies religieuses et, pour les gens de métiers qui les fréquentaient, hors des rencontres corporatives. Elles ont incontestablement condamné la ségrégation religieuse et même raciale et ont amené les gens de bonne volonté à la conviction que l'âge d'or n'était pas obligatoirement du passé. Et n'eussent-elles que permis aux hommes de jouir avant la lettre du droit d'association, de celui de parler librement et d'échanger des idées qu'elles auraient travaillé efficacement à la modification des mentalités sans laquelle toute transformation politique, économique, sociale est superficielle et sans durée.