L'impuissance des démocraties face aux puissances technico-économiques

Ce deuxième volume des « Configurations », rassemble neuf études de l’auteur concernant la question de la technico-économie et de ses interactions avec les démocraties, dont la convergence exprime notre contemporanéité, qui aurait dépassé la modernité et la post-modernité. Cette perspective atteste aussi, en parallèle avec ses recherches sur l’Un et le Multiples, d’un autre type d’originalité de ses travaux qui anticipe des situations actuelles (IA, dévalorisation de la paix, marchandisation du monde, opacité des sciences, etc.) et annonce ses études sur la complexité, qui forment l’étape actuelle de ses recherches. L’auteur explique qu’il a compris l’ampleur de la technico-économie en critiquant le déterminisme de Marx et de Heidegger concernant l’infrastructure et la technique, et en discernant la présence de la liberté comme condition des créations en technico-économie, qui diffère de la liberté communicationnelle et politique. Cette constatation lui permit de développer des problèmes tels que la marchandisation des choses, des paroles et des activités, la domination des industries militaires qui favorisent les guerres, la politique de fragmentation du monde, etc. Mais ce qui a motivé sa décision de réaliser ce volume, c’est l’élection de Donald Trump, qu’il considère comme une consécration historique de la technico-économie par une rupture que nos démocraties européennes n’ont pas compris. Impuissants face à la complexité des problèmes et soumis à des passions, des intérêts et à un dogmatisme inquiétant qui encourage les violences guerrières et les souffrances humaines au détriment de la paix, de la préservation de la nature et de l’espoir des jeunes pour un avenir meilleur, nos dirigeants semblent incapables d’analyser les risques et de faire la part des choses dans leurs décisions. L’auteur considère qu’il faudrait que les souffrances soient prises comme la mesure des actions pour réaliser la paix à tout prix, et que nos démocraties s’appliquent à réaliser l’autonomie politique pour espérer agir sur les puissances technico-économiques dont elles sont aujourd’hui tributaires et soumises par une servitude volontaire.