Ecrire la corrida, c'est d'abord, pour la plupart, écrire le taureau, acteur principal du drame, symbole de force et de fertilité, objet de toutes les fascinations, de toutes les terreurs, aussi... C'est ensuite poser un regard, admiratif souvent, goguenard parfois, sur l'homme qui ose l'affronter, et s'interroger sur ces gestes d'une étrange marginalité qui fondent l'esthétique et, en fin de compte, l'éthique taurine... C'est aussi arpenter le lieu du drame, l'arène, ce formidable théâtre de la mort, sur la scène duquel la mort n'est pas simulée, où le spectateur est acteur à part entière. (...) Deux thèmes, enfin, dominent tous les autres, ou plutôt les imprègnent, presque obsessionnellement : l'érotisme et la mort, la possession et la dépossession suprême. MARION JEAN JEAN-MARIE LE CARPENTIER