Quand le journalisme était un roman
Quand Frédéric et Simon se rencontrent au lycée Henri IV, dans le courant des années 80, peu après l'élection de François Morand à la présidence de la République, ils ont la vingtaine et rêvent de briller dans le journalisme parisien. Simon, qui fréquente l'équipe de l'Impartial que dirige le pamphlétaire Jean-Denis Hébrard, ennemi personnel de Morand, entraine Frédéric dans cet univers excitant. Lassés par les violences de l'Impartial, ils prétendent créer un nouveau titre mais faute d'argent, ils doivent renoncer à leur rêve de jeunesse. Frédéric deviendra chroniqueur dans un grand quotidien quand son ami préfèrera l'effacement du suicide aux impostures de la maturité. À travers ce roman dont la trame s'étend jusqu'au nouveau siècle, Paul François Paoli compose le portrait d'une époque révolue – l'intelligence artificielle n'était pas de la partie – où des écrivains de renom innervaient de leur talent une presse écrite qui était encore puissante. Au fil de ces pages où l'on croise des excentriques, des femmes fatales, des mystiques et des voyous mais aussi des académiciens, des hommes d'affaires et des grandes plumes, l'auteur compose un tableau de moeurs qui est aussi un portrait nostalgique du Paris d'antan : celui des Illusions perdues.