Une vision internationalisée et inédite de la guerre d'Algérie. Un texte qui permet enfin de commencer à comprendre pourquoi, après avoir défendu le maintien de l'Algérie française, de Gaulle a privilégié, dans la précipitation, l'indépendance.Pourquoi, après avoir défendu le maintien de l'Algérie française, de Gaulle a-t-il privilégié, dans la précipitation, la voie de l'indépendance malgré la victoire écrasante de l'armée française en Algérie ? Une " solution française " qui, cinquante ans après, continue de susciter un profond malaise. En 1958, l'internationalisation du conflit algérien est déjà très avancée : en février 1957, grâce à l'appui du bloc afro-asiatique, les dirigeants du FLN ont presque réussi à faire inscrire la question de l'indépendance de l'Algérie à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU. Mobilisant toutes les ressources du Quai d'Orsay, de Gaulle va tenter de contrer cette tentative, n'hésitant pas, pour obtenir le soutien des Américains, à mettre en balance l'appartenance de la France à l'Alliance atlantique. Fidèles à leur tradition anticolonialiste, les Etats-Unis vont s'abstenir de prendre parti. Forts de cette abstention, et soutenus par des pays aussi divers que l'Arabie saoudite et la Chine communiste, les nationalistes algériens finiront par rallier une majorité contre la France au Nations Unies, infligeant ainsi une défaite diplomatique au chef de l'Etat français, qui avait fait de l'affaire algérienne une affaire personnelle. En octroyant l'indépendance, de Gaulle a progressivement refermé le piège sur la population française d'Algérie et sur les musulmans fidèles à la France, condamnant les uns à l'exode et les autres au massacre.
