Malgré les difficultés, Denis passe une enfance et une adolescence très heureuses, entouré de ses parents et de ses frères et soeurs. Il fréquente l'école du village tout en travaillant à la ferme. À dix-neuf ans, il part à Paris et découvre des travaux durs, humbles et ingrats.Mais après un an, il doit partir au service militaire : quelques mois de classe à Clermont-Ferrand, puis il est envoyé en Algérie où c'est la guerre. À son retour à la vie civile, après quelques jours au payschez ses parents, il repart à Paris où son patron du tabac de la Gare de Saint-Leu-la-Forêt le réengage. Il travaille quinze heures par jour, six jours par semaine, et sou- vent même sept. Deux ans après, à vingt-quatre ans, son patron le recommande chaleureusement à M. Bex, son courtier en vins, afin qu'il lui trouve un petit bistrot à prendre engérance pour débuter à son compte. Et c'est à Paris, près des Folies Bergère, qu'il fait ses premières armes dans un café ouvert nuit et jour. Après douze années, trois gérances et deux mariages, il décide d'arrêter ce métier et devient courtier en fournitures de boissons pour les cafés-brasse- ries de Paris et de sa banlieue. Il aide des jeunesà s'installer en leur trouvant une gérance de café, comme autrefois on l'a fait pour lui.Deux ans plus tard, il a la bougeotte. Il a quelques économies, de l'ambition, des compétences et beaucoup de courage : il décide donc d'acheter et d'exploiter une belle brasserie tout en continuant son commerce de courtage. Jusqu'à un âge très avancé de sa vie, avec de très longues journées, il fera les deux métiers à la fois. Dans la vie,dit-il, le maître mot c'est : « Le travail et toujours le travail. » Pour réussir dans ce métier, il faut surtout trouver les bons emplacements, mais par-dessus tout Vouloir, Croire et Oser.Vous allez découvrir le parcours atypique de Denis à travers une quinzaine de belles enseignes parisiennes situées à des endroits stratégiques et qu'il contrôlera pendant sa carrière, telles que les Cascades-Élysées, le Cardinal, le Berkeley, le Grand Palais et bien d'autres. Il n'oubliera néanmoins jamais son Auvergne natale et y achètera un vieux moulin à eau tout près des lieux où vécurent et reposent ses parents. Il le restaure pour, dit-il, y finir ses jours.
