Il est fait référence à la notion d’autonomie dans de nombreuses disciplines mais elle est utilisée dans une telle variété de sens que le débat autour de ses enjeux s’avère difficile, tant au sein des disciplines que dans les échanges interdisciplinaires.Depuis le tournant individualiste et néo-libéral des années 1980, l’idée d’autonomie s’est répandue dans le socius et a contribué à redéfinir les objectifs et les méthodes de l’action publique et des politiques sociales, devenant une notion cardinale. Mais de quelle autonomie parle-t-on ? Quelle conception de l’autonomie sous-tend les projets institutionnels dans ces différents domaines et organise la relation du travailleur/patient/usager/étudiant/citoyen avec les institutions ? Comment le sujet s’insère-t-il de manière « autonome » dans les liens d’affiliation et de transmission ? Quelle est l’autonomie des groupes de travail au sein des organisations ? Et qu’est-ce que l’autonomie des organisations productrices de biens ou de services par rapport au système social auquel elles appartiennent ? Des questions qui nous invitent aussi à examiner les rapports entre autonomie et indépendance et symétriquement entre dépendance et hétéronomie.