L'infini entre science et religion au XVIIe siècle

L’infini est au centre de la pensée classique. Mais ses enjeux théoriques semblent bien divers. Si en effet pour l’apologétique l’idée d’infini accuse la disproportion entre l’homme et Dieu, elle devient pour la science un facteur de rationalité et témoigne d’une conquête de l’esprit. En même temps se construit le discours d’une métaphysique qui, à la suite de Descartes, en fera le fondement d’une preuve de l’existence de Dieu et, par delà toute physique ou toute cosmologie, différenciera de l’indéfini l’infini véritable et distinguera, avec Malebranche, en Dieu même, l’infini de l’infiniment infini.Malgré les divergences, entre tous les auteurs étudiés, s’indique néanmoins l’unité d’une problématique, par un certain rapport qu’ils entretiennent tous avec le cartésianisme. C’est ce rapport, parfois polémique, mais toujours fécond, que les textes rassemblés ici visent notamment à déterminer, pour nous aider à mieux comprendre ce moment exemplaire de la pensée occidentale.