Comme l'explique ce numéro d' Hérodote , qui revient sur cette histoire méconnue, les événements contemporains ont fait de la région une zone de tensions géopolitiques majeure : révolution khomeyniste en Iran (1979), suivie par l'embargo américain, guerre Irak-Iran (1980-1988), puis invasion du Koweït et " guerre du Golfe " (1990-1991). Long de 1 300 km, le golfe Persique – selon l'appellation traditionnelle – ou golfe Arabique – pour les Arabes – est une zone géopolitique de grande importance. Cela ne date pas de la découverte des gisements pétroliers au début du XXe siècle et surtout dans l'entre-deux-guerres. La ligne de front entre l'Empire ottoman et l'Empire perse s'étendait en effet sur toute la longueur du Golfe, puisque les Turcs contrôlaient en principe les côtes d'Arabie. Et c'est à la suite de l'arrivée des Anglais dans la région, fin XVIIIe siècle, que ceux-ci passèrent, en 1823, des accords avec les ports arabes de la côte ouest du Golfe, la " côte des pirates " devenant la " Trucial Coast " (côte de la trêve). C'est l'origine des sept émirats qui ont constitué la Fédération des Émirats arabes unis au départ les Britanniques en 1971. Comme l'explique ce numéro d' Hérodote , les événements contemporains ont fait de la région une zone majeure de tensions géopolitiques : révolution khomeyniste en Iran (1979), suivie par l'embargo décrété par les Américains, guerre Irak-Iran (1980-1988), puis invasion du Koweït et " guerre du Golfe " (1990-1991). La Ve flotte de l'US Navy a établi son QG à Bahreïn ; et c'est au Qatar que, depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003, est basé le " quartier général avancé " du Centcom, qui dirige les opérations de l'US Army dans tout le Moyen-Orient. Les Émirats arabes unis, malgré tous ces bouleversements, ont connu une croissance économique considérable, du fait des profits pétroliers, mais aussi des diverses spéculations financières. Les super gratte-ciel qui s'élèvent sur la mer et le désert veulent proclamer la vision d'une mondialisation centrée sur les marches de l'Asie et du monde arabe. Reste à savoir comment la crise financière mondiale va se traduire dans les Émirats et comment vont évoluer les rapports de forces entre l'Iran et les États-Unis.