L’on fait à présent un usage indiscriminé des termes “cinéma” et “cinématographie”. Se disent cinéastes des gens qui tournent en vidéo numérique – ils appellent ça cinéma numérique – toute sorte d’œuvres audiovisuelles. Ce qu’ils font n’a rien à voir avec ce que je fais. Le choix du matériel est ce qui distingue, en art, un peintre d’un sculpteur, par exemple. Le terme cinéma ne correspond plus à l’activité artistique que je mène. Le terme cinéaste n’est plus un qualificatif susceptible de me caractériser. À défaut d’autres termes, le meilleur pour me désigner serait celui de celluloïdiste.?Jaime Rosales est né à Barcelone en 1970. Après des études de commerce à l’ESADE et à HEC, il étudie le cinéma à La Havane puis à Sydney. Cinq fois sélectionné à Cannes parmi ses huit longs métrages, le Centre Georges Pompidou consacre une rétrospective à l’ensemble de son œuvre en mars 2014. Il est chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres et a reçu le Prix national de la culture de la Generalitat de Catalogne.
