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"Elles vont finir seules avec leurs chats"

Debest Charlotte
Publication date 09/10/2025
EAN: 9782488115193
Availability Available from publisher
Ah ! ce que l’on aime à penser qu’« avant », les femmes –toutes les femmes – avaient des enfants – beaucoup d’enfants – et que lesvaches étaient bien gardées par les fermiers. Telle la chanson que l’on chanteaux enfants : Le fermier prend sa femme, l... See full description
Attribute nameAttribute value
Common books attribute
PublisherLA MEUTE
Page Count112
Languagefr
AuthorDebest Charlotte
FormatPaperback / softback
Product typeBook
Publication date09/10/2025
Weight119 g
Dimensions (thickness x width x height)1.00 x 12.00 x 18.50 cm
#CHILDLESSCATLADIES. Une mise au point salvatrice
Ah ! ce que l’on aime à penser qu’« avant », les femmes –toutes les femmes – avaient des enfants – beaucoup d’enfants – et que lesvaches étaient bien gardées par les fermiers. Telle la chanson que l’on chanteaux enfants : Le fermier prend sa femme, la femme prend son enfant, l’enfantprend la nourrice, la nourrice prend son chat… Ohé, ohé, ohé. Affligeant,mais tellement rassurant pour un certain « ordre des choses ».Je suis toujours étonnée par cet « avant ». Avant quoi,exactement ? Avant ma naissance ? Avant la Seconde Guerre mondiale ? Avant 1789? Avant Jésus-Christ ? Personne ne sait vraiment ce que recouvre cet « avant »,mais la plupart semblent s’accorder sur ce qu’il représente. Il me semble quepour les partisan·es du « avant », il représente un âge d’or (fantasmé) de lafamille où les femmes mettaient au monde des enfants et les élevaient, et oùles hommes géraient le reste. Point.Pour être tout à fait honnête, j’ai rarement entendu quelquechose d’aussi stupide que cette petite phrase, « elles vont finir seules avecleurs chats ». Sexiste, d’abord, et ignorante de la réalité de la vie desfemmes ensuite – comme si ces dernières ne pouvaient exister qu’enfermées chezelles, la tête dans les couches et les mains dans le four sinon rien, sans viesociale, sans activités. Mais j’ai bien dû me rendre à l’évidence : elle estcommunément lancée aux femmes sans mari et sans enfant. Elle a même été brandiecomme argument de campagne lors de l’élection américaine pour la Maison-Blancheen novembre 2024. Dans la bouche du conseiller de Donald Trump, le pays estalors menacé par une « bande de vieilles filles à chat sans enfant,malheureuses dans leur vie et qui voudraient entraîner tout le reste du paysdans leur malheur ».Il est clair que si ce sont les femmes sans enfant qu’ellevise, incidemment, elle touche toutes les femmes – les mères et les non-mères.Elle dit en creux : « Pour les femmes, hors de la famille, point de salut. » Ellenous raconte que les femmes ne peuvent ni ne doivent avoir d’existence épanouiesans homme et sans enfant. Ben voyons.