Les terres mortes

« Néanmoins, plus il gagnait en popularité, plus Louis se révélait odieux. Il eût été faux de juger que cette méchanceté, en embrassant toujours les bonnes causes, ne faisait que se déguiser en vertu. La croyance en des principes justes était au contraire la condition nécessaire à sa cruauté. À la domination économique des libéraux se substituait la brutalité de sa morale. Il était, en ce sens, l'inverse d'un notable. Les notables sont de beaux salauds, d'accord. Des bourgeois droits dans leurs bottes, d'accord. Mais les défenseurs du Bien comme Louis sont des salauds qui s'ignorent et c'est bien plus dangereux.. »Louis, un jeune espoir de la politique, meurt assassiné. Comment un tel crime a-t-il pu se produire ? Dans la genèse de ce drame, s'esquisse le portrait moral d'une société dévorée par le consumérisme, la virtualisation des rapports humains et la bêtise idéologique.Gabriel Boksztejn est né à Paris en 1984. Il a publié un livre de poésie, Le chant des jètrailleurs (éditions unicité, 2023). Sous le pseudonyme d'Hervé Weil, il anime le podcast : Je tiens absolument à cette vù;gule. Les fe,res mortes est son premier roman.